(Let there be light!)
2025, Film, Fiction, 15min
Director : Akiko Okumura
Cinematographer : Alexandra Sabathé
Main cast : Angela Sichanh
In an art gallery, a young woman discovers a painting by an unknown artist that depicts her own naked corpse, grotesque yet beautifully rendered in an exhibition room.
As she tries to communicate with the visitors, no one seems to notice how strange the situation is.
When the protagonist clearly voices her sense of injustice, the spectators’ response shifts from indifference to violence. The situation gradually spirals out of control.
I aim to describe the unease and the violence that I long kept myself from facing. This film explores insidious racism—such as the appropriation of the racialized female body by the West—and also the violence of the denial of racism in intellectual circles.
The story is inspired by my life as an Asian woman in France. Even though I do not really oppose the values championed in the cultural milieu to which I belonged, I have always questioned the insidious paternalism toward non‑Western cultures that I perceive there, often without being fully aware of it.
The denial of racism is sometimes more traumatic than overt or “stupid and nasty” racism. It often comes from those close to us, silences us, manipulates us, and leaves us with a feeling of powerlessness. One day, I realized that I had internalized an Orientalist view of my own origins, which I was constantly confronting, all while denying that I was experiencing racism. Racism toward one’s own origins—and the prohibition against speaking about it—is an extreme yet insidious form of violence that permeates the Western world.
I choose the detour of the fantastical and of humor. It is a way to gain distance from very real facts. This film, which may seem provocative, is my way of reclaiming what was taken from me. The “Japanese woman” is reduced to an object of analysis by the West: I must overturn that gaze.
Dans une galerie d’art, une jeune femme découvre un tableau dont
l'auteur est inconnu, représentant son propre cadavre nu,
grotesque mais joliment représenté dans une salle d'exposition.
Alors qu'elle tente de communiquer avec les visiteurs, personne ne
semble remarquer l'étrangeté de la situation.
Lorsque la protagoniste exprime clairement son sentiment
d'injustice, la réponse des spectateurs passe de l'indifférence à
la violence. La situation dégénère progressivement.
Je tends à décrire le malaise et la violence auxquels je me suis longtemps défendue de faire face.
Ce film explore le racisme insidieux – tel que l’appropriation du corps féminin racisé par l’Occident –, et aussi la violence du déni du racisme dans le milieu intellectuel.
L’histoire s’inspire de ma vie en tant que femme asiatique en France.
Même si je ne m’oppose guère aux valeurs défendues dans le milieu culturel auquel j’ai appartenu, je me suis toujours interrogée sur le paternalisme sournois envers les cultures extra-occidentales que j’y perçois, souvent sans en être consciente.
Le déni du racisme est parfois plus traumatisant que le racisme frontal ou «bête et méchant». Il émane souvent des proches, nous prive de parole, nous manipule et nous laisse dans un sentiment d’impuissance.
Un jour, je me suis rendu compte que j’avais moi-même intériorisé une vision orientaliste de mes propres origines, à laquelle je faisais sans cesse face, tout en étant dans le déni du fait que je subissais du racisme. Le racisme envers ses propres origines, et l’interdiction de l’évoquer, sera une violence extrême mais insidieuse, dont nous sommes imprégnés dans le monde occidental.
Je choisis le détour du fantastique et de l’humour. C’est une façon de prendre de la distance avec des faits bien réels.
Ce film, qui pourra paraître provocateur, est ma manière de reprendre en main ce qui m’a été confisqué. La « femme japonaise » est réduite à un objet d’analyse par l’Occident : je dois renverser ce regard.
Distribution :